« … on dirait une colonie de vacances… »
Samedi 25 septembre nous avons tenu les premières Portes Ouvertes de notre quatrième année d’existence. C’est toujours un plaisir de rencontrer de nouvelles familles en quête d’une école différente pour leur ou leurs enfants, d’entendre leur parcours, d’échanger et de partager nos réflexions.
Le généreux soleil et la douceur de l’air nous ont permis de tenir la réunion générale d’information dehors, en cercle sur la pelouse. Comme c’est souvent le cas (toujours ?), les enfants ont rapidement quitté leurs parents pour se rapprocher, faire connaissance et jouer ensemble, tout âge confondu. Comme à l’école.
À la fin de ce temps de réunion un peu formel, où nous avons présenté notre équipe, nos valeurs fondamentales et notre organisation actuelle, quelques enfants de l’école et leurs parents se sont joints au groupe, pour jouer (les enfants surtout, mais pas seulement !), témoigner, écouter, raconter, et faire des crêpes (les parents surtout, pour la plus grande joie des petits et grands estomacs 😉) !
Nous avons alors proposé aux familles intéressées une visite guidée du lieu, en tout petit groupe afin de répondre à la fois aux normes sanitaires et aux questions particulières de chacun. C’est lors de ce petit temps intime, alors que je faisais le tour du parc avec un couple et son enfant, que LA phrase est venue : « … on dirait une colonie de vacances votre école… ».
C’est une réflexion que j’ai souvent entendue, de la bouche de personnes très différentes, après un temps de passage À l’Ère Libre varié (de quelques heures à plusieurs mois, voire années). Alors, aujourd’hui, je me demande ce qui fait que notre école évoque cela si fréquemment et qu’elles émotions se cachent derrières ?
Déjà, le cadre. La grande maison ; sa belle terrasse pour prendre ses repas ; la belle pelouse pour les grands jeux collectifs et les rassemblements extérieurs ainsi que le vaste parc, sauvage, avec ses grands arbres, ses cabanes et ses cachettes.
Ensuite, le mélange des âges. Entre nos murs se côtoient des êtres humains de tout âge. Les membres-jeunes ont entre 6 et 14 ans. Les services civiques sont de jeunes adultes entre 18 et 25 ans, entre les grands frères/grandes sœurs et les moniteurs de colo. L’équipe encadrante va de 22 à 48 ans. À ce petit monde régulier viennent s’ajouter, selon les moments, des bénévoles, des intervenants extérieurs, ainsi que tous les parents et frères et sœurs de nos jeunes membres. Une sacrée communauté.
Également, le Vivre Ensemble, l’autogestion. Dans ce collectif, chaque individu est, tout à la fois, unique et responsable de l’ensemble à hauteur de ses capacités. Gérer son repas, le partager avec ses amis quand on le souhaite, débarrasser sa table, laver et ranger sa vaisselle, participer au ménage de la maison, s’occuper du jardin, autant de tâches facilitant la vie en groupe et rappelant les camps de vacances !
Et pour finir, et certainement le plus important : le Temps Libre. Contrairement à l’école de notre enfance, en colonie de vacances il était possible de « faire ce qu’on veut », du moins à certains moments de la journée. Ces temps-là sont vraiment précieux dans la vie d’un enfant, à la fois rares et riches, apportant un formidable sentiment de liberté. Je pense que c’est cela qui transparait derrière LA fameuse petite phrase prononcée avec une petite once de nostalgie …
À l’Ère Libre, la journée est rythmée par des temps collectifs, des temps individualisés ou collectifs encadrés, et de nombreux temps libres où chacun vaque à ses occupations, ses envies et centres d’intérêts, seul ou à plusieurs. L’adulte ne surveille pas, ne s’oppose pas, mais accompagne si besoin et garantit le cadre afin que chacun puisse trouver sa liberté à l’intérieur.
Et ce qui est formidable dans notre école, c’est que le soir, chacun dort chez soi, bien en sécurité dans son propre lit, et non dans un dortoir impersonnel et sombre propice aux angoisses nocturnes (ça, c’est mon vécu personnel de la colo… ! 😉)